Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
LES ÉGAREMENTS


Houblot, négociant à Bordeaux, de s’informer de l’état de mes affaires ; si j’étais toujours à Bordeaux ; quel genre de vie j’y menais. Le sieur Houblot, intime de M. Démery, sachant qu’il fréquentait au logis, lui communiqua la commission qu’il avait reçue ; celui-ci s’en chargea avec un sensible plaisir : il m’en parla, et me mit conséquemment dans le cas de lui confier quelques particularités de mes aventures, et les justes craintes où j’étais que sieur Valérie ne fût pas longtemps maître de disposer de lui et de son bien ; ce qui ne pouvait manquer de me jeter dans de nouveaux embarras. Il m’assura qu’il ne devait me rester aucune inquiétude du côté de la fortune ; qu’il connaissait gens qui se croiraient trop heureux de pouvoir me rendre quelque service : il me témoigna même qu’il n’était point à sa place d’inquiéter sieur Valérie dans la situation où il était pour lors. Je voulus répondre aux offres obligeantes qu’il venait de me faire ; mais il me pria instamment qu’il ne fût plus question de rien. L’intérêt que je témoignai prendre à l’attention du sieur Valérie lui fit un effet qu’il ne put cacher ; il ne m’écouta qu’en rival et je m’aperçus bien qu’il voulait absolument par sa générosité me faire oublier ce que je devais au souvenir de celui que j’avais si cruellement trahi. Le lende-