Houblot, négociant à Bordeaux, de s’informer
de l’état de mes affaires ; si j’étais toujours à
Bordeaux ; quel genre de vie j’y menais. Le
sieur Houblot, intime de M. Démery, sachant
qu’il fréquentait au logis, lui communiqua la
commission qu’il avait reçue ; celui-ci s’en chargea
avec un sensible plaisir : il m’en parla, et
me mit conséquemment dans le cas de lui confier
quelques particularités de mes aventures,
et les justes craintes où j’étais que sieur Valérie
ne fût pas longtemps maître de disposer de
lui et de son bien ; ce qui ne pouvait manquer
de me jeter dans de nouveaux embarras. Il
m’assura qu’il ne devait me rester aucune inquiétude
du côté de la fortune ; qu’il connaissait
gens qui se croiraient trop heureux de pouvoir
me rendre quelque service : il me témoigna
même qu’il n’était point à sa place d’inquiéter
sieur Valérie dans la situation où il était pour
lors. Je voulus répondre aux offres obligeantes
qu’il venait de me faire ; mais il me pria instamment
qu’il ne fût plus question de rien. L’intérêt
que je témoignai prendre à l’attention du
sieur Valérie lui fit un effet qu’il ne put cacher ;
il ne m’écouta qu’en rival et je m’aperçus bien
qu’il voulait absolument par sa générosité me
faire oublier ce que je devais au souvenir de
celui que j’avais si cruellement trahi. Le lende-
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LES ÉGAREMENTS