reste. Nous prîmes congé de la compagnie,
nous nous en revînmes en ville où les autres
ne tardèrent guère à se rendre. Je trouvai
la Valcourt sur le point de son départ, au
sujet duquel elle ne me donna pas tous les éclaircissements
que je parus désirer. Nous redoublâmes
nos amitiés ; je n’avais pas oublié ses
services : je la regrettai comme une véritable
amie pendant un jour entier. Je lui recommandai
encore le secret sur mon aventure avec
Bellegrade ; elle me le promit et ne me le tint
pas : c’est l’usage. Je fus encore trop heureuse
que mon intrigue avec M. Démery n’eût rien
de contraire à ses vues ; il en aurait été de même
qu’il en arriva par la suite.
Trois semaines après notre retour nous partîmes pour notre campagne, à laquelle nous emmenâmes madames du Bellois et M. Demelville : nous y passâmes quelques jours avec tout l’agrément imaginable. Connaissant le caractère de la bonne dame, j’eus soin de faire les honneurs de la maison par toutes les attentions les plus recherchées et les complaisances imaginables ; chacun se prêta à mon dessein, et il ne fut question que d’elle. Pour son ami M. Demelville, il était dans une continuelle admiration de ce qui s’offrait à sa vue ; c’étaient des peintures choisies, un ameublement d’un