pour moi : je m’aperçus qu’elle s’accoutumait à
me regarder, et je démêlai bientôt, au travers
de son embarras, que je lui faisais autant d’impression
qu’elle m’en avait fait. Elle accepta ma
proposition, que je jugeai lui être agréable par
les promesses infinies qu’elle me fit de m’être
entièrement dévouée. Il fut d’autant moins
question de ses gages, qu’elle rejeta ma proposition
à ce sujet, comme injurieuse à son désintéressement.
Sentant bien que ma rencontre,
toute satisfaisante qu’elle était pour mon caprice,
n’avait rien qui pût faire trouver sensé le choix
d’une femme de chambre au milieu d’un bois,
je n’eus garde de m’en vanter, bien moins encore
de l’arrêter tout de suite à mon service ; je pris
le parti de l’envoyer à Bordeaux, dont nous
n’étions éloignés que de trois lieues : je lui
donnai mon adresse, et j’écrivis à ma cuisinière
un billet, dont je chargeai un paysan qui arriva
avant elle. Je lui demandai son nom, elle
me dit qu’elle s’appelait Cécile ; je lui recommandai
de dire chez moi que c’était mademoiselle
Valcourt qui me l’avait adressée ; je le
mandai de même dans le billet ; ainsi tout se
passa comme je le désirais. Elle me répéta
encore combien peu elle était au fait d’une
toilette, et c’est ce dont je ne m’embarrassais
guère. Je lui indiquai où elle trouverait un
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DE JULIE
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