que surprise, rougit, me remercia et me dit que
la fatigue d’une lieue de chemin l’avait engagée
à se reposer dans ce lieu, où elle s’était assoupie.
Je l’interrogeai avec cet air de bonté qui
désigne plus d’intérêt que de curiosité, et
j’appris avec un ravissement inexprimable qu’elle
devait aller joindre une voiture qui la mênerait
à Agen, chez une vieille dame, au service de
laquelle elle devait entrer, moins sur le pied
de domestique cependant, que pour lui tenir
compagnie. Quelle découverte ! avec quel empressement
ne cherchai-je point à en profiter !
L’arrangement de son discours me fit entrevoir
beaucoup de simplicité, qui ne nuisit
point à mes vues ; car m’ayant nommé un nom
qu’elle me dit être celui de la vieille dame,
dont je n’avais jamais entendu parler, je lui en
fis un portrait si disgracieux qu’elle me parut
s’en effrayer. Ce qu’il y avait de comique à cette
scène, c’est que nous nous trompions toutes
deux pour mieux venir à notre but. Je lui
exposai adroitement les avantages qu’elle pourrait
trouver à mon service, si elle voulait remplacer
ma femme de chambre, qui effectivement
me tourmentait depuis un mois pour
avoir son congé. Je ne m’en tins pas là, j’ajoutai
que je réglerais mes égards pour elle sur la
régularité de sa conduite et de son attachement
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LES ÉGAREMENTS