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DE JULIE


sources du côté de l’esprit étaient des plus minces avec Vépry. Il n’était pas tout à fait dans le même cas : outre qu’il n’avait pas encore fait usage de la vie, la nouveauté de son état et de sa parure l’occupait agréablement. Je n’épargnais rien pour relever sa bonne mine : que faut-il de plus à un jeune homme de dix-sept ans, qui n’a pas vu le monde ? Il n’en était pas de même de moi, j’avais joui, et de trop bonne heure : d’ailleurs M. Démery m’avait accoutumée à ne point me plier aux temps et aux circonstances. Il me fallait des amusements, et régulièrement variés ; un désir chez moi succéda toujours à un autre.

Nous nous trouvâmes enfin contraints de retourner chez madame Guillaume, où nous trouvâmes cette fois une de ses cousines de laquelle j’eus tout lieu d’être satisfaite. C’était une femme d’environ trente ans, dont les manières aisées répondaient à un extérieur des plus avenants. L’accueil gracieux dont elle me prévint m’engagea d’abord à l’aimer, et un moment de conversation particulière que j’eus avec elle me fit avec raison désirer l’avantage de la connaître plus amplement. Deux ou trois questions de sa part me mirent à portée de lui témoigner combien je serais flattée de me dédommager avec elle de l’ennui que m’inspi-