rien ne put l’empêcher de nous montrer ce qu’il
savait faire de la guimbarde. M. Nicolo ne fut
pas plutôt sorti que nous vîmes arriver le beau
monde ; on engagea, après maintes révérences,
une conversation des plus brillantes sur la pluie
et le beau temps, après laquelle on décida qu’il
fallait, pour nous amuser, faire une promenade
en attendant le souper. Nous eûmes beau nous
défendre, il en fallut tâter jusqu’à l’heure de la
promenade, que nous prîmes congé de la compagnie,
avec une ferme résolution de ne plus
partager à l’avenir les plaisirs de madame Guillaume.
Nous nous en revînmes au logis, où le
ridicule de ces bonnes gens nous égaya ; c’était
excellent pour une fois : nous en rîmes de bon
cœur. Quelle comparaison de cette société à
celle que je quittais ! Ce fut cependant à cette société
gothique que je dus l’occasion de me faufiler
par la suite dans quelques compagnies
plus choisies ; ce qui fut pour moi la source de
bien des chagrins.
Lorsque nous eûmes une fois examiné ce qu’il y avait de plus curieux à voir dans Marseille et aux environs, nous nous trouvâmes vis-à-vis de nous-mêmes et désœuvrés. Nous allâmes à Aix, nous revînmes à Marseille ; ce genre de vie me parut si différent de celui de Bordeaux, que je m’ennuyai à périr : les res-