Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
LES ÉGAREMENTS


rien ne put l’empêcher de nous montrer ce qu’il savait faire de la guimbarde. M. Nicolo ne fut pas plutôt sorti que nous vîmes arriver le beau monde ; on engagea, après maintes révérences, une conversation des plus brillantes sur la pluie et le beau temps, après laquelle on décida qu’il fallait, pour nous amuser, faire une promenade en attendant le souper. Nous eûmes beau nous défendre, il en fallut tâter jusqu’à l’heure de la promenade, que nous prîmes congé de la compagnie, avec une ferme résolution de ne plus partager à l’avenir les plaisirs de madame Guillaume. Nous nous en revînmes au logis, où le ridicule de ces bonnes gens nous égaya ; c’était excellent pour une fois : nous en rîmes de bon cœur. Quelle comparaison de cette société à celle que je quittais ! Ce fut cependant à cette société gothique que je dus l’occasion de me faufiler par la suite dans quelques compagnies plus choisies ; ce qui fut pour moi la source de bien des chagrins.

Lorsque nous eûmes une fois examiné ce qu’il y avait de plus curieux à voir dans Marseille et aux environs, nous nous trouvâmes vis-à-vis de nous-mêmes et désœuvrés. Nous allâmes à Aix, nous revînmes à Marseille ; ce genre de vie me parut si différent de celui de Bordeaux, que je m’ennuyai à périr : les res-