ne partît de moi, il fulmina, menaça, me peignit
à son frère des plus noires couleurs. Dans son
transport il écrivit à la Beauval pour la prévenir
en sa faveur, et l’engager à rompre tout commerce
avec moi ; Vépry se chargea de lui remettre
la lettre, et lui apprit en même temps qu’il
était frère d’Andricourt : ce fut là l’origine d’une
passion qui m’a par la suite coûté bien des larmes.
La Beauval, sans examiner quelles pouvaient
être les raisons qui m’avaient forcée au
silence avec elle sur le compte d’Andricourt,
sans même entrer dans aucun éclaircissement,
s’imagina que j’avais voulu la désobliger, et
piquée que j’eusse sans son aveu disposé d’un
homme sur lequel elle avait des prétentions,
elle déclama contre mon procédé, qu’elle soutint
être odieux : ce n’était pas qu’elle eût du goût
pour Andricourt, il y parut bien par la suite ;
mais ma démarche avait blessé sa vanité. Peut-être
fut-elle ravie de trouver ce prétexte pour
autoriser d’autres vues, qu’elle ne tarda pas à
remplir. Elle témoigna à Vépry prendre le plus
vif intérêt au malheur de son frère, l’engagea
à lui en venir donner des nouvelles le plus souvent
qu’il pourrait, lui fit entendre que l’état où
elle se trouvait avait besoin de consolation. La
Beauval avait, dès les premiers jours, remarqué
Vépry, et l’avait trouvé à son goût ; il n’est pas
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LES ÉGAREMENTS