le spectateur, tout contribue ces jours de choix
à brillanter le spectacle ; il est du bel air d’y
assister, c’est l’étiquette : ainsi je m’imaginai que
j’y pourrais rencontrer nos amants. La difficulté
était de m’y présenter : une femme seule se fait
trop remarquer ; je n’avais point de connaissance,
j’engageai mon hôtesse à me tenir compagnie.
C’était un lundi, nous nous fîmes
mener aux Français. Nous fûmes obligées,
faute d’autres places, de monter aux secondes,
où une demi-heure après je reçus le coup de la
mort. Munie d’une lorgnette, j’examinais toutes
les loges ; dissipée même par le brillant dont
elles étaient remplies, j’en admirais le coup
d’œil, lorsque le bruit qu’on fit en ouvrant la
troisième des premières, qui faisait face à la
nôtre, me retira de ma distraction. Tout le
cercle fixe déjà une curieuse attention sur ce
qui va paraître : quel moment ! je vois entrer
sieur Valérie de côté, dans l’attitude d’un homme
qui présente la main à quelqu’un qui le
suit. Je m’avance, je m’impatiente, mes regards
avides cherchent, dévorent et tombent enfin sur
la Valcourt qui, d’un air triomphant, se prête
à peine aux attentions qu’on a pour elle. Que la
jalousie nous rend injustes ! Quel sujet avais-je
de me plaindre ? Mon procédé ne l’avait-il pas
dégagé des serments qu’il m’avait faits de n’aimer
jamais que moi ? Que n’eus-je cependant
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DE JULIE