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LES ÉGAREMENTS


nui. Vous m’excuserez, monsieur, lui dis-je, si je suis venue aussi librement vous surprendre, lorsque vous paraissez avoir tant de répugnance pour la société ; mais j’aurais cru vous manquer si je n’eusse employé à vous témoigner ma sensibilité le rétablissement de mes forces, que je ne dois qu’à votre générosité : la meilleure preuve que je puisse vous donner de ma reconnaissance, est ne n’user qu’avec discrétion du soulagement que vous avez bien voulu me procurer. Souffrez, monsieur, que je vous remette la moitié de l’argent que vous… C’est sans doute une méprise, en m’interrompant, me dit-il, mademoiselle ; je ne sais de quoi il est question : je serais effectivement flatté de pouvoir vous obliger ; mais des désirs aussi stériles que les miens sont d’une pauvre ressource ; je profiterais avec plaisir de votre compagnie si la mienne était plus amusante, et si l’endroit était propre à vous recevoir. Quelques instances que je lui fisse pour l’engager à recevoir l’argent que j’avais voulu lui rendre, il s’y opposa toujours, en niant qu’il vînt de lui. Je ne voulus point le gêner davantage, et me retirai en lui faisant tous les remercîments que sa délicatesse voulait éluder. Je ne m’étais jusqu’alors attachée aux hommes que par amour ou par intérêt ; mais j’eus pour celui-ci un goût d’estime proportionné à