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LES ÉGAREMENTS


mouvement précipité que j’avais fait ayant agité une partie du rideau qui couvrait le vitrage de la porte, l’homme qui était en dehors avait distingué le signe que je faisais à la *** de sortir pour lui parler. Celle-ci, dont les vues étaient bien différentes des miennes, se présenta en faisant signe de la main, et sortit en souriant pour entretenir celui dont l’impatiente curiosité avait déjà manqué d’enfoncer la porte.

Que devins-je pendant cette conversation particulière, dont quelques mots échappés me persuadèrent de plus en plus que c’était un de ceux que j’avais le plus à craindre de rencontrer où j’étais. Après avoir inutilement examiné dans mon effroi s’il n’y avait point quelque endroit par lequel je pusse m’échapper, je me jetai dans le lieu le plus obscur de la chambre, le visage enveloppé de mon mouchoir, pleurant d’avance sur la confusion à laquelle j’allais, quoique innocemment, me trouver exposée.

Pour juger de l’embarras dans lequel je me trouvais, il ne faut que savoir quel était l’homme qu’un malicieux hasard avait amené dans ce moment pour jouir de mon trouble. Pourra-t-on le croire ? C’était M. Poupard ! oui, lui-même, qui était un de ceux que la *** s’était engagée de pourvoir. J’étais bien persuadée qu’elle ne lui parlait pas de moi d’une manière à diminuer sa