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DE JULIE


curiosité, et il n’y parut que trop ; car il entra, malgré les fausses instances qu’elle lui réitéra de n’en rien faire ; et s’approchant de moi, mit tout en usage pour m’engager à retirer mon mouchoir, dont je m’obstinais à me cacher. Comment donc, mon bel ange, me dit-il ! notre maman vient de me conter des prodiges ; je n’en veux rien croire, moi : elle m’assure que vous ne voulez pas venir ce soir vous réjouir avec nous. Vous avez tort, nous sommes de bonnes gens, qui ne voulons répandre que du champagne : vous n’avez rien à craindre, et plus on est de fous, plus l’on rit.

Comment ? est-ce qu’avec un bras comme ça on fait la sotte ? C’est ne pas savoir son monde. Ça ! oh vous n’êtes pas sage ! je veux vous apprendre, moi, à être raisonnable. Elle a ma foi une vraie main à péché mortel. Je n’avais jusque-là rien répondu ; mais voyant que la *** s’était retirée politiquement, sans doute, je pensai qu’il était inutile d’attendre un tiers pour jouer notre reconnaissance, et m’étant découvert le visage : Hé bien, lui dis-je, monsieur ! vous le voulez, jouissez donc de mon trouble et de ma confusion ? Êtes-vous satisfait ? Vous êtes bien vengé du passé. Quoi, s’écria-t-il ! hé… hé, c’est Julie ! Que diable est ceci ? Oh, oh ! vous voilà donc, ma coquine, qui m’avez joué…