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LES ÉGAREMENTS


l’embarras où j’étais sur l’argent qu’on m’avait forcée de prendre dans le besoin, sous un nom emprunté, et les plus dures apparences. Il me répondit, comme je m’y attendais bien, que c’était une babiole, que je ne m’en inquiétasse pas. La *** ne fut pas plutôt montée, qu’il l’attira à part, la satisfit, et s’expliqua avec elle sur l’intérêt qu’il prenait à ce qui me regardait ; du moins j’eus tout lieu de le penser à la conduite qu’on tint après avec moi. Il donna quelques ordres, me dit adieu, et me conseilla d’attendre tranquillement jusqu’au soir ; ajoutant qu’il viendrait me prendre pour me ramener chez moi. J’achevai de lui faire tourner la tête, en lui prenant les mains avec affection, pour l’engager à ne pas m’oublier. Outre que je voulais lui témoigner une entière confiance, je n’étais point fâchée que la *** ne doutât point que je ne le connusse de longue main. Il ne fut plus question de vilaines propositions, ni de souper ; on me fit passer dans une petite chambre écartée, où il n’y avait qu’une seule porte et deux verroux, avec lesquels je me garantis de toutes les poignées de verges du monde. Comme je n’avais encore rien voulu prendre, je me trouvai en état de faire honneur à un poulet que M. Poupard avait donné ordre qu’on me servît.

Quiconque a rapidement passé d’un excès de