de ma malheureuse affaire. Mais il était question
de bien autre chose : il me mandait que
le banquier qui avait manqué avait accommodé,
et qu’il reparaissait moyennant la
moitié de perte, dont les créanciers s’étaient satisfaits ;
que j’envoyasse au plus tôt ma procuration,
et qu’il se chargerait de me faire toucher
mes quinze mille livres. Qu’à l’égard de l’affaire
d’Aix, elle était entièrement finie ; que le frère
du nommé Simon avait été aussi élargi ; que le
voleur arrêté à Lambesc avait été pendu ; que son
camarade avait été envoyé aux galères, après
s’être fait prendre pour quelque filouterie ; que
les dépositions de l’un et de l’autre n’avaient fait
aucune mention de moi ; que la justice s’était
dessaisie des effets dont elle s’était emparée ;
que le tout était sous la garde de madame Guillaume :
que sitôt ma procuration reçue, il chercherait
une occasion pour me le faire tenir.
Dans mon premier transport je présentai la
lettre à M. Poupard, qui la lut comme moi, et
trouva de quoi rassurer ses doutes sur la banqueroute,
à laquelle il n’avait pas trop ajouté
foi. Il semblait que tout concourût en ce jour
pour me favoriser, chaque circonstance faisait
une continuité de preuves des événements que
je lui avais contés, et dont une partie pouvait
paraître adroitement supposée. Quel poids tout
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LES ÉGAREMENTS