cela ne me donna-t-il point auprès de lui !
quelle satisfaction d’ailleurs de ne point paraître
sans ressources ! Hélas, dis-je à la Remy,
ces nouvelles un mois plus tôt reçues m’auraient
évité bien de la tristesse et des larmes ! À quoi
M. Poupard me dit à l’oreille qu’il était ravi de ce
petit retard, puisqu’il lui avait procuré l’occasion
de me retrouver.
Je le fis ressouvenir, avec un sourire malicieux, que l’heure de sa partie s’approchait, et que quelqu’un aussi galant que lui devait se piquer d’exactitude avec les dames. Il comprit mon petit reproche, et me jura qu’il était au désespoir d’être engagé ; mais que c’était aussi pour la dernière fois : et prévoyant bien qu’en attendant mon argent j’aurais quelques besoins à satisfaire, il me jeta trente louis sur la table, qu’il affecta de me dire devant la Remy que je lui remettrais à la rentrée de mes fonds. J’acceptai l’argent sans hésiter : il m’embrassa et sortit. Je le reconduisis et l’éclairai moi-même.
Dès que M. Poupard fut parti, je me livrai tout entière au plaisir de la reconnaissance, et montant avec précipitation chez notre voisin le solitaire, je crus qu’il était de mon devoir de lui faire part de mon bien-être, après l’avoir trouvé si efficacement sensible à mon infortune. L’empressement avec lequel je frappai à sa porte ne lui