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LES ÉGAREMENTS


honneur à mon âge, qui était très inférieur à celui de ma nouvelle compagne. Nous vécûmes ensemble deux mois, très satisfaites l’une de l’autre, et nous nous tînmes fidèlement parole. Elle fit à son amant une confidence entière de toutes les nôtres ; il fut aussi étonné que curieux de me voir : il ne fut pas difficile de le contenter. Elle n’était pas jalouse de moi et m’ayant une fois produite à leurs amoureux exercices, j’y fus régulièrement présente ; outre que je ne leur nuisais pas pour les mettre à l’abri du soupçon, je leur servais encore à rappeler cette activité qui souvent se ralentit dans le facile accomplissement de ce qu’on désire. Nous associâmes tous trois nos petits talents pour y mieux trouver notre compte. Plus sobre que Sophie, j’étais obligée de m’en tenir à de minutieuses bagatelles, par l’impossibilité de faire autrement ; j’étais trop jeune, et l’extrême disproportion veilla seule et fidèlement à la garde de mon honneur. Toute la bonne envie que j’eus d’observer les dernières cérémonies me fut inutile : les bons avis de Sophie, les instances démonstratives de son amant, la bonne grâce avec laquelle je me prêtai, la diversité de mes attitudes pour trouver la plus propre à mon dessein, tout me fut inutile, et je m’imaginai, tant j’étais enfant, trouver