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DE JULIE


nouvelle ardeur dont elle n’était plus maîtresse. Tout m’était insensiblement devenu permis, et ne s’opposant que très faiblement à mes petites fantaisies, elle m’accordait toujours ce qu’une molle résistance me défendait d’entreprendre. Je me trouvai à mon tour aussi complaisante qu’elle ; et me prêtai le plus complaisamment du monde à ce qu’elle me témoigna pouvoir l’amuser. La variété de nos attitudes eût formé un vrai tableau de volupté où la mollesse seule travaillait à relever les couleurs. J’étais contente, et n’en savais pas davantage. Ce commencement était friand pour moi, qui entrais nouvellement dans la route du plaisir. Après une demi-heure d’occupation, il nous fallut, malgré nous, cesser notre lascif entretien ; nous ne finîmes qu’avec le désir de recommencer un petit jeu qui avait si bien le secret de nous amuser. Sophie me fit jurer, sur ce qui venait de se passer, un secret inviolable, auquel elle attacha la promesse réitérée de me procurer quelque chose de plus achevé. Je la quittai dans l’espérance de la revoir bientôt ; ce qui m’était fort facile par la proximité de nos deux maisons, dont l’accès nous était également libre.

Ma tante ne demandait pas mieux que Sophie me recherchât ; cette liaison faisait en apparence