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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/281

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DE JULIE


honnêtes gens, ce qui méritait de l’être ; me soumettant, quoiqu’à regret souvent, aux opinions reçues, et me formant le caractère à la nécessité de vivre avec tout le monde ; avec cette façon de penser je ne pouvais qu’être bien reçu dans les compagnies où je me présentais : aussi l’étais-je.

Le hasard voulut que me trouvant un jour à une espèce d’assemblée dans une maison où l’on m’avait introduit depuis peu, je remarquai deux personnes, dont l’air et le maintien embarrassé annonçaient qu’elles n’étaient pas à leur aise ; l’une, qui pouvait avoir dix-sept ans, était la fille ; l’autre, âgée d’environ quarante-cinq, était la mère : c’était une visite qu’elles faisaient ; ainsi une demi-heure après que je fus entré, elles se retirèrent comme on se disposait à se réjouir, et l’on n’essaya de les retenir qu’avec certain air tout propre à produire le contraire. Aussitôt qu’elles eurent le dos tourné on causa, et tout en exposant leur situation, on convint charitablement que leur compagnie ennuyait, et qu’on était ravi d’en être défait. Je m’informai à une femme sensée, qui avait hasardé un mot d’éloge à leur sujet, de leur nom et de leur situation ; j’appris que c’était une fort honnête famille, composée de trois personnes, qui éprouvait depuis quelque temps la dureté de la mi-

  
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