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DE JULIE


l’heureux tour qu’il voyait prendre à mes affaires lui prouvait bien qu’aucun motif d’intérêt ne me ramenait à lui. J’ajoutai qu’il ne devait attribuer la résistance que je paraissais opposer à ses désirs, qu’à l’impossibilité où j’étais de les satisfaire dans un lieu où l’on était continuellement exposé à être surpris ou soupçonné : je le priai de me passer mes répugnances à ce sujet ; mais que je ne pouvais les vaincre. Je lui fis sentir qu’il ne convenait qu’à des femmes perdues de braver les bienséances. Il se rendit à mes raisons, goûta mes délicatesses, et après m’avoir communiqué quelques arrangements qu’il voulait faire en ma faveur, il me quitta, en m’assurant qu’il allait tout mettre en usage pour me faire sortir promptement d’un lieu aussi incommode.

Quinze jours se passèrent, pendant lesquels il vint me voir régulièrement, et me fit nombre de présents ; le seizième il me mena rue de Richelieu, à la maison qu’il m’avait fait préparer, sans m’en avoir avertie. Ce fut pour moi une agréable surprise : rien de plus joli, tant pour la distribution de l’appartement que pour le bon goût de l’ameublement. Joignez à cela la vue sur le Palais-Royal, et la compagnie d’une fort aimable personne qui occupait le corps de logis faisant face au mien. Je lui témoignai par toutes sortes de caresses combien j’é-