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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/103

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le supplice de la mouche

Notre situation était donc la suivante : à droite, le billard ; à gauche, à portée de la main, le banc collé au mur ; au-dessus du banc, une fenêtre. En un clin d’œil on fut allégé de ses vêtements, sauf le maillot ! Oh ! par simple convenance, foi de sirocco ! Puis on se jeta sur le matelas, côte à côte, il le fallait bien, Van Marke contre le billard, moi contre la banquette.

J’avais auparavant pris la précaution de me faire délivrer une bouteille en terre cuite pleine d’eau, récipient d’un usage universel en Algérie et dénommé gargoulette. Je prévoyais un peu la nuit terrible que nous allions passer dans ce village planté au milieu du « Chéliff ». Hélas ! elle dépassa de beaucoup ce que je redoutais, et je m’étais dit qu’une bouteille d’eau à notre disposition ne serait pas de trop. Cette bienheureuse gargoulette était placée sur le banc, à portée de ma main.

Au moment de nous étendre, on avait laissé les battants de la croisée ouverts, après avoir toutefois à peu près fermé les