Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
à travers les cactus

champs ? Allons ! allons vous avez bien une grange ici. Nous y dormirons, soyez tranquille.

Le patron était ébranlé par mon flot de paroles.

J’achevai de le décider par un petit truc qui rate rarement son effet : saisissant mon porte-monnaie, je lui tendis une pièce en lui disant : Tenez, servez-nous un verre de ce que vous aurez de bon et payez-vous tout de suite.

L’argument était irrésistible. Notre hôte méfiant regarda la patronne qui nous dit alors :

— Écoutez, vous allez coucher ici, dans cette salle. On va vous étendre un matelas à terre contre le billard et vous dormirez là.

— Entendu !

Un quart d’heure après, l’arrangement était terminé. La famille avait vidé la place, et notre lit primitif était installé ; il avait été purement et simplement posé sur le sol avec, au bout, un traversin.