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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/138

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à travers les cactus

— Regarde donc, me fit même remarquer mon compagnon, ces tronçons d’arbres. Ce sont des cyclones qui ont soufflé ici.

— En effet, seuls des coups de vent peuvent expliquer cet état-là. Mais le fait n’est guère surprenant. Vois un peu si les tempêtes doivent s’en donner ici, dans ces montagnes.

Bientôt le rideau de verdure acheva de se déchirer, et à notre droite, dans la direction du Sud, se déroula soudain l’amas des montagnes ramifiées à la chaîne principale au sommet de laquelle nous nous trouvions en ce moment. L’Oued-Djev coulait au pied de notre massif, au fond de la vallée où se dressait le village d’Oued-Zeboudj. Par delà s’étageait la série des hauts mamelons dénudés du Djondel, aux teintes jaunâtres tachetées de gris. C’étaient des escarpements de hautes falaises par endroits, et la vue, plongeant dans la vallée de l’Oued-Djev, donnait des impressions d’abîmes.

Il était dix heures bientôt, et, par cette journée africaine de septembre, on avait, par-