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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/141

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incendie dans les brousses

toujours, roulant à toute allure. On croisait des Arabes sur leurs bourriquets et c’est à peine si leur ahurissement avait le temps de se manifester.

Voilà certes qui devait achever de les convaincre sur leur idée : les Français sont devenus fous.

On croisait des charrettes, chargées parfois : « Balek ! Balek ! » et on continuait la vertigineuse descente de quinze kilomètres.

On contournait la montagne et à chaque instant il était à croire qu’on allait s’arrêter. On dégringolait toujours ! La campagne se dénudait. Partout des brousses, maintenant. Nous descendions, nous descendions.

Voici que tout à coup, sur la route, devant moi, erre en liberté un jeune cheval arabe. Je n’ai pas le temps de m’arrêter. D’ailleurs, avant que je sois arrivé sur lui, il a bondi de côté, fait volte-face et pris la fuite. Comme je marche à toute allure, l’animal s’élance aussi, au galop de course, et l’on dirait une poursuite échevelée d’un jeune cheval arabe par un cycliste. Lui, de temps à autre, re-