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à travers les cactus

garde en arrière, puis, me voyant arriver, bond par bond, s’élance de nouveau en avant.

Quelle course infernale dans cette descente de l’Atlas ! Il va, frotte, galope, bondit, la crinière au vent ; il s’arrête, repart, et je roule toujours sans fatigue, dans une impression de délire, à la vue de ce fantastique animal, tandis que se développent les escarpements de la montagne.

Des troupeaux de bœufs, aussi rencontrés paissant sur les côtés de la route, épouvantés, s’écartent par sauts brusques ; puis quelques-uns d’entre eux se retournent, comme pour voir quel être fantasmagorique vient troubler leur solitude. Lui, le cheval, bondit toujours devant moi, continuant sa course échevelée. Et on descendait, descendait ; les bornes kilométriques semblaient passer avec une incroyable fréquence ; les brousses tapissaient la montagne.

Soudain, la descente cessa et, comme il arrive si souvent en pareille circonstance, une côte apparut.