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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/165

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blidah, alger

examiner une borne kilométrique. Mais, si les bornes nous avaient toujours renseignés admirablement quand nous nous trouvions sur la route nationale, ici il n’en était pas de même. La malheureuse borne ne disait rien, ou nous donnait un renseignement énigmatique.

Mon compagnon, descendu de machine, avait naturellement repris sa lenteur prodigieuse. Nous nous étions arrêtés en attendant qu’il pût terminer son examen de la borne kilométrique. Il tournait autour, brûlant allumettes sur allumettes, pour lui arracher son secret.

— Eh bien ! as-tu fini ? dis-je à cet excellent représentant du royaume de Belgique, le plus pacifique et le meilleur assurément des compagnons de route.

— Quoi ! reprit-il, sans s’émouvoir, après deux bonnes minutes, j’examinais cette borne.

Elle ne nous renseigne pas, ajouta-t-il aussitôt solennellement, en remontant sur sa machine.

Il fallait bien arriver. On aborda enfin