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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/171

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une triplette inespérée

cyclette m’a fait connaître et qu’un jour ou l’autre tout le monde goûtera ; une longue nuit de repos m’avait rendu mes forces, mais en laissant dans l’organisme entier une sorte d’engourdissement vague, d’agréable accablement qui fait apparaître les objets extérieurs comme à un convalescent, heureux de tout, heureux seulement de voir, heureux de vivre.

On eut, après un lever tardif, le temps d’aller prendre un bain de mer à Mustapha. Puis on visita le Jardin d’Essai, où sont réunies toutes les richesses végétales de l’Orient. L’allée des bananiers et l’allée des bambous nous révélaient toute la magnificence gracieuse de ces arbres auxquels se rattachent tant de claire et joyeuse poésie, et que les campagnes de l’Algérie traversées par nous jusqu’alors ne nous avaient pas montrés.

De la verdure, de la verdure, partout, pénétrée de lumière, d’une lumière, vive, intense ; au ciel, du bleu, toujours du bleu. Sur les montagnes seulement, là-bas, vers