Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
une triplette inespérée

Il faisait nuit, et les côtes commençaient. Mais on marcha vite dans la nuit que les clartés sidérales rendaient transparente.

La brise était plutôt favorable. Après une longue côte que la triplette monta gaillardement, et après avoir passé comme une trombe le village de Belle-Fontaine, on arriva à Ménerville au milieu d’un effroyable charivari hurlé par une meute de chiens en furie.

On arrivait à sept heures et demie, juste pour le dîner. On y fit honneur, on peut le croire. Tout était à souhait, même la glace, car la moyenne de la température restait extrêmement élevée. Soirée parfaite et joyeuse s’il en fut, où madame Mayeur, dans le décor de verdure formant véranda sur le devant de l’auberge, chanta une chanson parisienne, ce qui fit se renouveler l’horrible charivari des chiens de Ménerville et me força, pour faire taire cette meute, à tirer des coups de revolver, au profond ahurissement de quelques naturels du pays, troublés par ces détonations imprévues.

Puis on se retira chacun chez soi. Cette