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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/198

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à travers les cactus

engageant, et comme notre frugale collation, tout en suffisant à nous reconstituer un peu, n’avait pu nous rendre des forces pour affronter en machine une pareille escalade, on suivit à pied la caravane, entamant un semblant de conversation avec nos bons Arabes.

Ainsi qu’il était à prévoir, ces braves, un peu en défiance au début, devinrent plus familiers. Ils étaient en admiration devant les bicyclettes, mais surtout devant la triplette. La bicyclette, ils semblaient la connaître déjà ; ils en avaient vu, c’était sûr et c’était peu surprenant, car la grande route nationale par nous suivie, bonne comme sol, devait assez fréquemment voir des cyclistes la parcourir ; mais la triplette les émerveillait.

On monta fort longtemps, suivant toujours cette caravane ; madame Mayeur, quoique douée d’une énergie peu commune, les côtes déjà gravies en étaient une preuve, commença à ressentir une certaine fatigue, ou peut-être fût-ce de sa part une simple fantaisie : toujours est-il qu’elle déclara avoir