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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/34

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à travers les cactus

par curiosité pour la ville arabe que pour exercer ma surveillance paternelle sur mon jeune Belge, dont la placidité sur certains sujets était essentiellement apparente.

On pénétra donc dans les ruelles étroites de la Kasbah, au milieu du plus effroyable fourmillement d’Arabes qu’il nous ait été donné de voir encore.

S’orienter dans ce labyrinthe de ruelles étroites était difficile, et notre guide s’égara. Voilà, par exemple, un détail qui nous importait peu. On alla sans savoir.

C’était une suite de petites boutiques avec portes et fenêtres toujours grand ouvertes, au plafond surbaissé. De l’extérieur on voyait là, grouillant, un amas d’Arabes grands et petits, souvent assis en demi-cercle, les enfants toujours coiffés de la rouge chechia. Sur le devant de la porte d’autres Arabes, vautrés, là, immobiles, momifiés. Le long de ces ruelles, dans ces réduits, on pouvait voir ainsi défiler tous les métiers : fabricants de bibelots en cuir, les plus nombreux, des tisserands, cuisiniers, rôtisseurs, épiciers, bou-