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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/35

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albert dans la kasbah

chers, boulangers, marchands d’étoffes aux couleurs rouges, bleues, vertes, mais toujours d’un ton atrocement criard ; et il en défilait des métiers, marchands de légumes, de bijoux, d’antiquités, et toujours, comme si l’espace manquait, un amoncellement d’humanité dans ces trous, humanité débordant sur la ruelle où l’on avançait heurtant à chaque pas un groupe d’enfants nus ou à peu près.

Notre guide nous fit entrer dans une de ces boutiques à bibelots de cuir. On en acheta plusieurs, naturellement. Alors l’Arabe, patron de l’établissement, voulut nous payer le café : il fallait accepter, c’était l’usage.

On s’assit, où ? Je ne sais. Il y avait de la place pour quatre ; nous étions cinq, dont l’enfant de l’Arabe.

Il était vautre dans un coin, on faillit s’asseoir dessus. Le café était délicieux. Le café arabe est exquis, je l’ai constaté durant tout mon voyage. Un seul défaut : la poudre de café reste dans la tasse, ce qui est fort désagréable.