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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/37

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albert dans la kasbah

yeux cerclés de noir ont une repoussante expression de vice ignoble.

Nous passons assez rapidement, quand je me sens brusquement saisir par l’épaule ; mais après un léger effort fait en avant pour me dégager, je me retourne et aperçois l’une de ces mégères assise sur sa chaise, immobile ; on eût dit qu’elle ne s’était pas déplacée.

Albert Van Marke qui, au milieu de ce quartier du vice, a trouvé à émettre cette opinion : « C’est dégoûtant ici ! » a été, lui aussi, arrêté net. Malgré la réflexion, empreinte d’un profond accent de vérité, qu’il vient de formuler, il répond à la mégère. Celle-ci s’exprime d’ailleurs dans le plus pur français.

Je laisse la conversation s’engager, parfaitement certain qu’elle n’aura aucune suite fâcheuse. Mais comme elle se prolonge outre mesure, je saisis mon compagnon par le bras droit, opération qui est exécutée simultanément par la misérable harpie avec le bras gauche.

Alors, en un clin d’œil, le malheureux