Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
à travers les cactus

magnifique, c’était forcé, nous vous le disions bien.

Oui, on nous le disait. Chat échaudé craint l’eau froide. J’avais été tellement arrosé dans mes précédents voyages que la terreur me possédait. Je n’avais cessé de répéter : « Vous verrez qu’il pleuvra, vous ne connaissez pas mon infernale guigne. J’ai horreur de la pluie, et quand j’entreprends un voyage, crac ! il pleut. »

Et je rappelais cette atroce déroute de Lintz survenue au cours de mon voyage de Paris à Vienne.

— Tenez, ajoutais-je, je débarque sur la terre africaine, un épouvantable orage se déverse sur nos crânes.

— Rassurez-vous, avait-on répondu. En fait d’eau, vous aurez les fontaines des rares villages rencontrés sur votre route ; la pluie, la vraie pluie, inconnue au bataillon, à cette époque de l’année.

On ne nous avait pas trompés.

Une averse orageuse, de quelques secondes seulement, brusquement survenue