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la plaine du chéliff

à Oran, avait été la dernière que nous dussions voir sur cette terre desséchée.

— Si le temps est magnifique, tout va bien, dis-je à nos amis oranais.

— Pourvu que le sirocco ne souffle pas, vous pourrez vous en sortir, sinon ! Ah ! vous avez peur de l’eau. Pauvres amis ! Attendez cet après-midi et vous aurez une idée de la chaleur.

À six heures donc, nous voici au départ. Sur l’horizon planent des vapeurs d’où le soleil se dégage en inondant de rayons roses le ciel d’un bleu pâle.

Comme les poignées de main n’en finissent pas, je m’aperçois que l’heure s’avance : il est six heures et quart. La perspective de la chaleur m’inquiète, car c’est ce jour même que nous devons aborder la terrible plaine du Chéliff, et je presse le départ.

À six heures vingt, l’escadron se mobilise. Nous roulons en brillante escorte vers la sortie d’Oran. On nous conduit par la route dite de la Senia.

Notre but, pour cette première journée,