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Page:Perrot, Caillaud, Chambaut - Économies d’échelle et économies de gamme en production laitière.pdf/13

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C’est probablement dans les possibilités de fourniture d’alimentation aux animaux par la mobilisation des productions végétales que les économies de gamme sont le moins souvent recherchées par les polyculteurs-éleveurs. Le cott d’alimentation (aliments concentrés énergétiques et protéiques achetés présentés dans le tableau 1 ou prélevés sur la ferme) est supérieur dans les exploitations de polyculture-élevage et les quantités d’aliments prélevés (le plus souvent des céréales), par litre de lait, sont inférieures a celles prélevées par les exploitations laitiéres dites spécialisées en Frances.

Les frais d’approvisionnement des surfaces (engrais, phytosanitaires, semences) semblent plus élevés (pour 1 000 |) chez les polyculteurs-éleveurs qui mettent en oeuvre des systèmes fourragers plus intensifs. Au sein des exploitations de polyculture-élevage, la forte rentabilité des productions de céréales et oléagineux sur les terres labourables a conduit a une cencentration de I'élevage sur un minimum de surfaces fourrageéres et donc a une intensification (fourragére et animale, d’ou les coGts de concentrés). Cependant les fortes densités de lait obtenues par hectare de Surface Fourragére Principale (SFP) permettent de diluer ces charges liées aux surfaces fourragéres.

Si les charges de structure semblent plus faibles dans les exploitations de polyculture-élevage, ce n’est pas en raison des charges de mécanisation qui étaient pourtant vues comme une source potentielle majeure d’économies de gamme. Ce cout de mécanisation y est a peine inférieur a celui affiché par les exploitations d’élevage. Comme chez les éleveurs, ces charges importantes peuvent s’expliquer par des exigences élevées en matiére de conditions de travail, de rapidité et de souplesse d’exécution (pouvant passer par des équipements individuels}. En outre, cette logique d’équipement est stimulée par une politique fiscale qui incite ces exploitations, qui affichent de bons résultats économiques, a investir en matériel. Les économies de gamme sont plut6t obtenues dans les exploitations de polyculture-élevage sur d'autres postes de charges de structure (meilleures conditions d’amortissement des bâtiments dont une partie sert a abriter le matériel de cultures, dilution de charges quasi fixes, frais généraux, sur plusieurs ateliers).

Au final, les économies réalisées sur les charges de structure sont plus que reprises par le surcodt opérationnel lié a intensification et aux stratégies peu autonomes sur l’alimentation, et le cot de production hors travail est peu différent ou légérement supérieur pour les exploitations de polyculture-élevage.

Le cout de production, travail compris, redevient toutefois favorable aux polyculteurs-éleveurs en raison d’une productivité supérieure du travail et donc d’un coat en travail inférieur (charges supplétives comprises pour la rémunération du travail familial qui est d’ailleurs largement dominant puisque les salariés représentent 7 % des UTA des éleveurs et 14 % de celles des polyculteurs-éleveurs).

4, Lintraconsommation de céréales est en réalité un peu plus développée dans les exploitations typées Slevage (au sens OTEX) mais disposant de plus de 20 ha de cultures (hors mais ensilage). Ces exploitations consomment directement un peu plus de 6 ha de céréales contre 4 pour les exploitations de polyculture-slevage (RICA 2008). Mais cette pratique semble plus lige a une plus grande disponibilité qu’a une recherche d’économie. En moyenne, elles achètent également plus d’aliments pour produire du lait que les exploitations d'élevage de plaine qui n'ont pas les mêmes disponibilités.

Notes cf études socio-économiques n° 37 - Janvier-Juin 2013 m 17