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Page:Perrot, Caillaud, Chambaut - Économies d’échelle et économies de gamme en production laitière.pdf/33

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systèm es de production. La construction des trajectoires herbagères repose su r des entre­ tiens détaillés réalisés auprès des éleveurs de notre échantillon et sur la collecte de leurs données technico-économ iques annuelles entre 1990 et 2009. Grâce au diagnostic agraire, il a été possible de retracer com m ent leur structure et le systèm e de production qu’elles met­ taient en œuvre au départ auraient probablem ent évolué (évolution de la surface agricole et du cheptel, des systèmes de culture et d’élevage, renouvellement des équipements et nouveaux investissements, etc.) et de déterminer le système de production qui serait le plus probablement le leur aujourd’hui.

Encadré 1 - Des indicateurs permettra nt de mesurer et de comparer la création de richesse et de revenu agricole entre trajectoires herb agère et témo in La Valeur Ajoutée Nette, qui mesure la quan­ tité de richesse créée grâce au processus de production, peut être calculée chaque année entre 1990 et 2009, en soustrayant à la valeur des productions finales (produit brut, PB) la valeur de l’ensemble des biens et services consommés, consommations intermédiaires (CI : engrais, semences, pesticides, aliments du bétail, produits sanitaires et de reproduc­ tion, fournitures, entretien du matériel et des équipements, assurances, frais de gestion, etc.) et dépréciation annuelle moyenne des équipements et bâtiments.

Le revenu disponible annuel est obtenu en ôtant à la Valeur Ajoutée Brute (PB - CI) le fermage, la rémunération de l’éventuelle main-d’œuvre salariée et les annuités de rem­ boursement des emprunts (prise en compte des dépenses d’investissement au moment où elles ont lieu) et en lui ajoutant les subven­ tions perçues. L’évaluation financière détail­ lée est effectuée grâce à l’étude du revenu disponible tout au long de la période 1990­ 2009 ; elle vise à vérifier si les agriculteurs concernés ont eu les moyens financiers de faire face à leurs investissements tout en déga­ geant un revenu leur permettant de vivre de leur activité. Afin de pouvoir procéder à des sommes de résultats correspondant à des années différentes, ces grandeurs économi­ ques annuelles sont ensuite exprimées en monnaie constante3 (euros 2009) et présen­ tées sous la forme d’un échéancier établi sur toute la période pour chaque exploitation de l’échantillon, en trajectoire herbagère et témoin. Les revenus disponibles annuels, exprimés en monnaie constante, peuvent être cumulés de 1990 à 2009 afin de mesurer, pour chaque exploitation de l’échantillon, un différentiel cumulé de revenu disponible avec-sans pro­ jet herbager. Celui-ci ne reflète cependant pas

intégralement le différentiel de rentabilité du pro­ jet du point de vue des agriculteurs, car celui-ci nécessite de prendre en compte les valeurs rési­ duelles en fin de projet du capital immobilisé dans les équipements, les bâtiments et dans le cheptel. Les équipements et bâtiments acquis par les éleveurs entre 1990 et 2009, différents entre trajectoires herbagère et témoin, conser­ vent le plus souvent en fin de projet une valeur d’usage, susceptible d’être mise à profit après 2009. Cette valeur résiduelle, qui représente l’évolution de la capitalisation effectuée par les éleveurs dans les équipements et bâtiments entre 1990 et 2009, doit donc, pour chacune des trajectoires, être ajoutée à la somme des revenus disponibles, en prenant soin de retran­ cher les emprunts et intérêts du capital liés à ces investissements et restant à rembourser en fin de projet (fin 2009). La taille du troupeau a pu également évoluer sur la période considé­ rée, et ce de manière différente entre trajectoi­ res herbagère et témoin. Si la valeur du troupeau a progressé entre 1990 et 2009 (avec l’augmentation de la taille du troupeau par exem­ ple), il s’agit d’une capitalisation des éleveurs, qui doit également être portée aux recettes. Le calcul du bénéfice net ou de la perte nette imputable au projet entre 1990 et 2009 pour chaque exploitation est alors égal au différen­ tiel avec-sans projet des revenus disponibles cumulés, après prise en compte des valeurs résiduelles (ou différentiel de revenu global) des équipements et bâtiments et de la capita­ lisation portant sur le cheptel de l’exploitation. Les résultats à l’échelle de l’exploitation peu­ vent ensuite être exprimés par actif agricole, en tenant compte du fait que la main-d’œuvre mobilisée a pu évoluer de manière différente entre les trajectoires herbagère et témoin.

3. Source : Insee

Notes et études socio-économiques n° 37 - Janvier-Juin 2013 ■ 3 7