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Page:Perrot, Caillaud, Chambaut - Économies d’échelle et économies de gamme en production laitière.pdf/39

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3. Des changements de système privilégiant la rémunération du travail agricole

3.1. Bilans financiers variables et forts déficits de subventions perçues pour les éleveurs développant un système herbager depuis les années 1990

Pour chacun des cas étudiés, l’impact économique global pour les éleveurs passés en système herbager peut être estimé par le calcul du bénéfice net ou de la perte netteimputable au projet entre 1990 et 2009 (cf. encadré 1}. Nous considérons dans un premier temps, en figure 3, les résultats enregistrés dans cing cas différents de notre échantillon, qui correspondent aux exploitations pour lesquelles le passage au systéme herbager dés les années 1990 n'a pas été déterminant pour la pérennité des unités de production, mais a permis le maintien des actifs agricoles initiaux sur des superficies sensiblement plus modes- tes (cas 1, 2, 3 et 4}, voire a rendu possible l’installation de nouveaux actifs (cas 5). Dans deux d’entre eux (cas 3 et 4), les éleveurs ont complété dans un second temps le passage en systéme herbager par une conversion en agriculture biologique. Le ratio entre la surface par actif familial mobilisée en 2009 en systeme herbager et celle requise en systeme témoin est indiqué pour chaque cas sous la forme d’un pourcentage.

Figure 3 - Bénéfice ou perte nette par actif imputable au projet herbager et différentiel cumulé de subventions percues par actif entre trajectoires herbagére et témoin (1990-2009) (cas 1 a 5)

















4 Revenu global par actif 4 Subventions percues par actif Euros Euros 60. G00 60 000 50 % median ‘bio » « bio » Cas 5 #01000 20 000 Cas 50% 60 % 20 000 Cas 0 tet2 Cas 3 Cas4 0 1et2 Cas3 Cas 4 js] —— | — 20 000 — 20 000 — 40000 - 40 000 — 60 000. — 60 000 — 80 000 — 80 000 100 600, 100 O00 (% : ratio entre la surface par actif en systeme 120.000 | herbager et en systame témain) — 120 000 140 000 140 000 —_—











NB : le différentiel de revenu « gfobal » correspond au différentiel de revenu aprés prise en compte des valeurs résiduelles.

Le passage en systeme herbager ne se traduit par un bénéfice net pour les éleveurs entre 1990 et 2009 que dans un seul cas sur les cing (cas 5}; dans les autres cas les per- tes sont variables (cf. figure 3). Ces résultats mitigés doivent étre analysés a la lumiére des différentiels de subventions cumulés sur l'ensemble de la période : la mise en cauvre d’un systéme herbager se traduit en effet par une perception bien moindre de subventions, dont le total sur ensemble de la période varie selon les cas de 50 000 a 120 000 euros par actif. Les pertes nettes mesurées dans les cas 1, 2, 3 et 4 apparaissent ainsi relativement peu élevées, puisqu’elles ne s’élévent au maximum qu’a 20 % du déficit de subventions percues par les éleveurs du fait du passage de leur exploitation en systéme herbager.

Notes ef études sacio-6conomiques n° 37 - Janvier-Juin 2013 m 43