Elle voulait qu’un jour j’écrive encor ces pages.
Le grand Dieu[1], le grand Roi par dessus tous les Dieux,
Qui fit un jour la mer, comme il a fait les cieux ;
Dans la main duquel sont la terre et sa frontière ;
Dont l’œil voit au-dessus des hauteurs de la terre :
Ce Dieu des grandes eaux a daigné me sauver[2],
Et d’un tranquille port m’ouvrir l’étroit sentier.
J’y entrai… Je ne puis de plus ici rien dire,
Car mon affaissement allait jusqu’au délire ;
Et près mes compagnons maintenant disparus,
Me renseigner hélas ! ah ! Je ne le puis plus.
Du fait je ne suis plus qu’un témoin solitaire,
Et sur le reste il faut que je sache me taire.
Déjà de moi d’ailleurs j’ai dû bien trop parler ;
Sur mes rochers bretons je reviens me placer.
Quittons ici la rade et sa noire ceinture.
De cent aspects divers d’une belle nature
Ces bords sont enrichis : traçons-en le contour.
Page:Perrot - La Grève de Pordic ou la Pordicane, 1872.djvu/24
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.