Page:Perrot - La Grève de Pordic ou la Pordicane, 1872.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De ses quais, des oisifs rendez-vous des plus beaux ;
Et qu’il faut visiter surtout quand les vaisseaux
Amarrés sur la rive, à double et triple ligne,
De joyeuse arrivée ont arboré le Signe ;
Ou que prêts à partir, des matelots nerveux
Retirent à grand bruit les cables monstrueux.
Alors tout est vivant, le travailleur s’agite ;
Il va, revient, descend, monte, rit, se dépite.
L’un s’exclame content ; l’autre jette un gros mot :
Tout s’émeut, tout agit, pressé comme le flot.

Qui n’a vu dans les bois, à l’abri d’un vieux chêne
La fourmi piétinant, en quête de la graine,
Ou des débris de paille, à grand’peine entraînés
Et qu’elle élève en dôme artistement placés.
Telle est alors du port la mêlée agissante.
De chaque homme présent l’œuvre semble incessante
Et les efforts de tous comme ceux de chacun
Apportent leur tribut à l’intérêt commun.
Ce labeur varié, cette foule affairée,
Cette eau jamais tranquille, à la rive inondée
Jetant avec grand bruit ses flots envahisseurs ;
Ces champs dans le lointain tout parsemés de fleurs ;
Ces barques se croisant, l’une vers le rivage,
Et l’autre pour quitter l’hospitalière plage ;