Page:Pert - Cady mariee.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

deux francs vingt-cinq pour acheter une dorine. En me les donnant, il m’a montré dix billets de mille qu’il avait dans son portefeuille, et il a dit qu’il les ajouterait bien si je voulais… Enfin, oui, ça se comprend, quoi…

Dominant de son mieux sa profonde contrariété, Renaudin jeta, frémissant :

— Comment se fait-il que tu sois allée en auto avec Voisin ? Quand cela ?

— Oh je ne sais plus… Il y a quinze jours, un mois… plus… non, moins… Maman m’avait chargée d’une commission pressée pour Fernande, alors tu parles si j’avais envie de me trotter jusqu’à la rue Pergolèse !… Je suis tout bonnement entrée au Paris-Soir, j’ai demandé « M. le directeur ». Juste, Voisin sortait, il m’a cueillie et déposée au Louvre, où j’avais affaire, précisément pour cette boîte de poudre que je n’avais pas d’argent pour acheter.

— Tu pouvais attendre au lendemain. C’était absurde d’emprunter cette somme à Voisin !…

— Je ne la lui ai pas empruntée !… Penses-tu que je lui ai rendu ses quarante sous ?… Quant à attendre, sûr que non… ma boite était vide rasibus… j’étais malheureuse comme tout…

— Je t’en prie, Cady, ne recommence pas une chose pareille… Voisin est pis que mal