Aller au contenu

Page:Pert - Cady mariee.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais le front amaigri, à l’épiderme comme collé au crâne saillant, les innombrables plis des paupières alourdies, la fatigue de toute la figure, la couperose, les rides victorieuses des soins exaspérés, des pâtes, des poudres, des lotions dont Jacques s’enduisait, mettaient cinquante ans à cette tête, au-dessus d’un corps resté si souple, si beau, si blanc, si satiné que l’homme enrageais de ne pouvoir aller nu, répudiant son visage méchamment labouré par les années.

Il ouvrit les bras ; la jeune femme s’y nicha ; leurs lèvres se prirent, d’un geste habituel, presque machinal.

Puis, tandis qu’elle enlevait son chapeau, se débarrassait de ses fourrures, il l’enveloppa d’un long regard scrutateur.

— Toi ?…

Elle répondit, préoccupée, le regard absent !

— Oui, moi.

Il secoua la tête, avec un doute.

Pourtant, sans ajouter un mot, elle soulevait une portière, pénétrait dans la chambre aux acajous anglais, meublée de cuir de ton clair, presque rosé, achevait de 8e déshabiller, prenait dans une armoire son vêtement de soie, et s’étendait dans le lit…