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Page:Pert - Cady mariee.djvu/35

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Maintenant, accoudé sur l’oreiller, Jacques, soulevant son corps d’éphèbe à la tête de vieillard, la contemplait attentivement, accoutumé à lire jusqu’au tréfonds de ce cerveau qui n’avait rien de secret pour lui — pas même ce que des amants ne devraient jamais se révéler.

Mais ces deux êtres compliqués, produits d’extrême civilisation, étaient-ils vraiment des amants ?… Plutôt des complices…

— Rien de neuf ? dit-il, moitié interrogativement moitié affirmatif.

Cady secoua la tête, un air de profond ennui alanguissant toute sa personne.

— Naturellement, rien de neuf ?… Je m’embête, tu sais !…

Il ne releva pas ce que cette constatation, en cet instant, pouvait avoir de mortifiant pour lui. Elle demanda :

— Tu dînes, ce soir, chez ma mère ?

Il fit une grimace d’indécision.

— Elle m’a invité, j’ai accepté, mais…

Il s’interrompit, scrutant les yeux de Cady.

— Tu as pleuré, ce matin ?…

— Non… C’est lui qui a pleuré.

— Qui, lui ?

— Victor.