Aller au contenu

Page:Pert - Cady mariee.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ah !… Alors, M. Renaudin… votre mari… est sans doute resté chez notre ami ?…

Elle rit, le dévisageant effrontément.

— Victor ?… du tout !… Il est je ne sais où, à la poursuite d’un crime… J’étais seule chez Laumière… et nous avons bavardé de vous, d’autrefois… Il m’a donné sur vous des tuyaux que j’ignorais complètement.

Elle avait repris sa marche, d’un pas cadencé, ni lent, ni pressé, tenant son lourd manchon contre elle, au bout de ses bras allongés. Deber la suivait, l’air absorbé. Du coin de l’œil, elle observait sa mine tendue, perplexe, songeuse, complétant ses premières investigations sur la personne du colonial.

Il n’a pas trop perdu de cheveux, et, à tout prendre, malgré son air ravagé, il a l’apparence plus jeune que ses contemporains. »

Et brusquement, elle interrompit la rêverie de son compagnon.

— Si c’est cela tout ce que vous trouvez à me dire, vous ferez aussi bien de ne pas plaquer Jacques… Vous trouverez peut-être plus de confidences à lui faire qu’à moi !… Vraiment, je ne vous inspire guère !…

Deber releva la tête ; ses regards s’attachèrent longuement sur la jeune femme. Il sourit. Une