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Page:Pert - Cady mariee.djvu/48

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expression de tendresse indicible adoucit ses traits heurtés, donna un éclat incomparable à ses yeux sombres. À part elle, surprise, Cady songea « Mais il peut être presque beau, ce sauvage, en des moments de crise ! »

Et, suivant une pensée excentrique, elle jeta, sans s’occuper de l’effet qu’elle produirait :

— Dites-moi, vous n’avez jamais assassiné ou torturé personne aux colonies ?

Le sourire de Maurice Deber s’accentua. Ses traits laissèrent voir le ravissement contre lequel il ne pouvait plus lutter. Il s’abandonna au charme invincible qui, pour lui, émanait de Cady.

Comme vous êtes restée la même ! murmura-t-il.

— Cela vous déplait, je pense, car jadis vous me trouviez rudement mal élevée !

Il dit avec vivacité.

— Vous vous souvenez ?… Oh ! dites que vous vous souvenez un peu ?… Mais vous étiez si enfant à cette époque !

Elle secoua la tête.

— Détrompez-vous, cher monsieur… J’avais alors une psychologie beaucoup plus aiguë que celle que je possède aujourd’hui… C’est à présent que je suis jeune. Quand j’avais douze ans,