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Page:Pert - Cady mariee.djvu/58

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Cady fit un geste et une grimace de dégoût.

— Oh ! une femme de mérite, sans contredit !… À vous donner à jamais l’horreur de la vertu et des monstres de pédantisme qu’elle produit !… Elle a manqué me rendre folle…

— En tous cas, vous avez été gravement malade, je l’ai appris.

— Une scarlatine suivie d’interminables bronchites. Bénies soient-elles, puisqu’elles m’ont enfin délivrée de la Femme-accomplie !… Un certain automne, je n’en menais pas large… Le docteur Trajan a parlé énergiquement et on m’a envoyée au vert, tout bonnement dans une ferme de Provence, chez de braves gens qui étaient les père et mère nourriciers de je ne sais plus qui de notre entourage.

— Et là, vous avez continué a faire tourner la tête de tous ceux qui vous approchaient ?

— Ah ! Dieu non, j’étais trop aplatie. J’avais le crâne vide, les membres en coton… Je m’asseyais en pleins champs, je fermais les yeux, je m’anéantissais dans la bonne chaleur qui me donnait le vertige… Je n’ai eu qu’une aventure… Un jour, en voulant cueillir un fruit, je suis tombée au pied de l’arbre… Oh ! pas de bien haut, mais, néanmoins, je me suis évanouie… et réveillée dans les bras d’un grand garçon brun