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Page:Pert - Charlette.djvu/116

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— Allons, je crois que tu es un peu paresseuse ?…

Elle se récria.

— Oh ! père, ne croyez pas cela ! — La musique m’ennuie c’est vrai, mais je dessinerais ou je peindrais toute la journée !…

La figure du mari de Belle s’altéra.

— Tu peins ? fit-il frappé.

— Mais oui… et Samela est enchanté de mes progrès.

Le coude sur la table proche, du Jonquier appuya son front dans sa main, voilant son visage.

— Ah ! fit-il d’une voix étrange.

Charlette, qui ne s’apercevait pas de son émotion, allait continuer à parler de son occupation favorite ; Samela très troublé l’arrêta d’un signe.

— Chut !…

Son regard alla aux deux hommes ; et ne pouvant pénétrer ce qui se passait au fond de leurs âmes, elle crut que le peintre lui reprochait de fatiguer le malade par son verbiage, et se tut.

Au bout d’un instant, du Jonquier découvrit son visage pâle et creusé ; puis, il se leva.

— Vous êtes fatigué, père ? fit Charlette tendrement.

Il laissa tomber sur elle un regard glacé.

— Oui, en effet.

Et il sortit, sombre, traînant la jambe, sans qu’elle osât lui demander un baiser.