Page:Pert - Charlette.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIII

« … Ce baiser d’amour, le premier

qu’elle eût reçu — qu’elle avait vu décrit et jamais imaginé — la laissait singulierement éperdue et terrifiée… »

(Page 109.)

Enfermée dans l’obscurité de sa chambre, Charlette s’était laissé tomber sur un canapé, ses deux mains couvrant son front brûlant, ses tempes où le sang battait un galop de fièvre.

Ce baiser d’amour, le premier qu’elle eût reçu, — qu’elle avait vu décrit et jamais imagine — la laissait singulièrement éperdue et terrifiée.

En son âme en désordre une révolte, une honte, une joie tumultueuse se heurtaient, dominées par l’effroi.

Jamais une parole grossière, un mot cru n’avaient effleuré la jeune fille, et elle demeurait véritablement ignorante des mystères essentiels de l’exis-