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Page:Pert - Charlette.djvu/135

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chés à cette attraction, appelaient le public à grands cris, affectant une voix de camelot.

— Cinq francs la place pour la promenade au Pôle-Nord !… c’est pour rien !… Arrivez, mesdames et messieurs !… profitez du moment, bientôt nous ne pourrons plus contenter nos clients !…

— Veux-tu faire un tour ? demanda Samela à Charlette en souriant.

Quelques semaines auparavant, elle eut accepté avec enthousiasme, elle fit un geste de détachement :

— Ce n’est pas la peine. D’ailleurs madame Lechâtelier doit s’impatienter…

Et, elle se dirigea vers le perron. Depuis le soir où elle avait supplié Samela de la débarrasser de la corvée de cette vente, elle n’avait plus manifesté aucun déplaisir de s’y rendre, et le peintre ne s’était pas offert pour essayer de persuader madame du Jonquier de l’en dispenser.

Chaque jour, Charlette passait plusieurs heures dans l’atelier de l’avenue Victor-Hugo, et son attitude, son changement intriguaient de plus en plus son ami.

Toujours aussi passionnée pour son travail, attentive aux conseils de Samela, elle causait volontiers avec lui de choses indifférentes, mais son expansion, son besoin de confidences avaient cessé, comme elle avait aussi brusquement perdu sa gaîté, son