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Page:Pert - Charlette.djvu/147

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fixa solidement la couverture de peau tannée qui les enveloppait jusqu’à la poitrine.

— Ne bougez plus, et n’ayez pas peur ! — Toi, tu peux partir, dit-il au Lapon, en ajoutant quelques mots en norvégien. L’homme sourit, inclina la tête et siffla ses rennes.

Les animaux partirent d’abord au petit trot, le traîneau s’éloigna, cahoté dans la neige durcie du sentier déjà tant de fois parcouru dans la journée. Mais, le sifflement de l’homme devint plus fort ; les rennes pressèrent le pas, puis se lancèrent à fond de train, tandis que le Lapon les dirigeait adroitement dans une allée de neige immaculée qui longeait le mur extrême de la propriété.

Charlette poussa un cri, amusée.

— Oh ! la neige !

Autour de leur course rapide, un nuage de poussière blanche, gelée, s’enlevait, chassé par les patins du traîneau, nuage opaque qui les enveloppait, les couvrait de fin duvet blanc glacé. Trois ou quatre fois, le traîneau fit le tour du parc, filant sans autre bruit que l’espèce de râle du conducteur excitant ses bêtes qui détalaient, l’emportant comme une plume.

— Oh ! encore ! encore un tour ! s’écriait Charlette, ravie que la neige s’amoncelât sur la couverture de peau, sur son chapeau, sur sa jaquette, jusque sur son visage.