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Page:Pert - Charlette.djvu/44

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connaissez ses écrits sentimentaux et passionnés que par ouï-dire ?

— Moi ? s’écria Charlette avec animation. J’ai lu tous les romans de Jean Hallis !…

Samela fit entendre un sifflement.

— Mes compliments à tes institutrices !

Charlette rit.

— Ah ! mes gouvernantes, mon bon Samela ?… L’Allemande !… une brute qui ne parlait que de sa santé, et qui voulait me faire manger de l’oignon cru pour me donner de l’appétit ! — La première Anglaise était ivre la plupart du temps… la seconde ne faisait que lire des romans français, et pour ne pas que je la dénonce, elle me les prêtait !…

— Fort bien. — Et, qu’est-ce que mademoiselle comprenait aux romans de Hallis ?

Charlette rougit brusquement.

— Tu es bête, Samela, déclara-t-elle, je ne sais pas ce que j’y comprends, mais je trouve qu’il n’y a rien de si beau, de si émouvant !… Je les admire, et je les adore, voilà ! — Et, vraiment, il est là, ce soir ?…

— Lui-même, en chair et en os.

La jeune fille eut un éclat.

— Dieu !… et on m’a reléguée ici !…

— C’est vrai, au fait, pourquoi n’as tu pas dîné avec nous ? Tu n’as pas l’air si fatiguée que ta mère le disait…