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Page:Pert - Charlette.djvu/47

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toi physiquement et moralement… Mais dame, que veux-tu, elle pense que, néanmoins, tu dois faire comme elle.

Cette fois, Charlette s’écria avec un effroi :

— Maman !… C’est réellement maman qui veut me marier ?

— Oui, et qui plus est, à ce jeune Lechâtelier qui est un vilain bonhomme — au moral, s’entend c’est pourquoi, comme je n’ai jamais cessé de penser à ma petite amie et de l’aimer, j’ai voulu lui dire bien vite et bien sérieusement, Charlette ne te laisse pas entortiller, crie non, et toujours non, quoi qu’on te dise, qu’on te raconte ou qu’on te promette !

Charlette s’était levée, et marchait à pas lents dans la chambre, songeant profondément. Lorsqu’elle s’arrêta devant son parent, il fut frappé de l’expression « femme. » de son regard naguère enfantin.

— Samela, prononça-t-elle gravement. Tu ne veux pas dire que maman penserait à me marier malgré moi, et à un vilain homme ?…

— Ma chérie, répondit Samela avec une émotion respectueuse, ta mère t’aime beaucoup, et tu sais que je l’aime trop moi-même pour jamais insinuer quoi que ce soit contre elle. Mais tu ne sais pas quelle espèce de démence saisit et aveugle toute mère lorsqu’il s’agit du mariage de sa fille. — Elle