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Page:Pert - Charlette.djvu/67

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quier et sa fille. Charlette ne jugeait pas encore sa mère, mais c’était avec un douloureux étonnement qu’elle cherchait sans la retrouver celle que, fillette, elle adorait Belle ayant extrêmement gâté le charmant baby d’autrefois.

Vis à vis de son père, la jeune fille devenait de plus en plus craintive. Il se passait des jours entiers sans qu’elle l’aperçût, et un mur s’élevait entre eux malgré la profonde pitié qu’inspirait le malade à Charlette et son ardent désir de lui témoigner son affection.

Maintenant qu’Augustin était reparti, Samela était le seul être auprès de qui la jeune fille se sentit complètement à l’aise et sûre d’une sympathie inébranlable. Mais bien que le peintre fût un visiteur assidu de la maison, les occasions de s’épancher près de lui semblaient encore trop rares à Charlette, dont le cœur se trouvait presque aussi vide et déçu que naguère lorsqu’elle était exilée au Mesnil.

Lorsque sa mère, après avoir hésité un peu sur les convenances à mener une jeune fille au Théâtre-Antoine, lui annonça qu’elle assisterait à la comédie de Jean Hallis, Charlette fut transportée de joie. Les œuvres de Hallis et quelques romans des auteurs contemporains formaient seuls la mince bibliothèque de madame de Jonquier. Pendant ses heures solitaires, Charlette avait donc repris, étudié, distillé jusqu’à la dernière goutte ces pages trou-